La Force, vertu cardinale et esthétique


Jacques GAMELIN (Carcassonne, 1738 – Carcassonne, 1803), d’après MICHEL-ANGE (Caprese, 1475 – Rome, 1564) La Sybille de Lybie [étude d’après le plafond de la chapelle Sixtine] Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier préparé, c. 1770-1771 Musée Paul-Dupuy, inv. 006.3.1

Troisième des quatre Vertus cardinales, la Force est définie par Aristote, puis Saint Thomas d’Aquin comme nécessaire à la pratique des autres Vertus : la Prudence, la Justice et la Tempérance.

Assimilée au courage, tant physique que moral, la Force est une caractéristique majeure de nombreux dieux et héros de l’Antiquité grecque et romaine.

Neptune, Samson, Hercule, Marsyas …, les dieux et les héros affichent leurs muscles !

À l’époque moderne, la représentation du corps est centrale dans la formation académique des artistes : copier les antiques et le modèle vivant (le nu) devient la base de l’enseignement.

Les musculatures se christianisent alors : prophètes et saints exhibent des corps d’athlètes. Leur force morale se mesure au volume de leurs biceps.

La pratique du dessin est particulièrement représentative de cette glorification du corps – souvent masculin – en ce qu’elle constitue la première esquisse du corps du modèle, avec tous ses détails posturaux et musculaires qui seront ensuite quelque peu « lissés » par le passage à la composition peinte.

À la fin du XVIIIe siècle, Jacques Gamelin est l’artiste qui ira le plus loin dans l’étude du corps humain avec son Recueil d’ostéologie et de myologie (1779). Le musée Paul-Dupuy en conserve un exemplaire (inv. 5715).

Il est également consultable en ligne sur Archive.org

Jacques GAMELIN [Cavaliers s’affrontant], Pl. pour le « nouveau recueil d’anatomie et de myologie », eau-forte, 1779

Galerie des œuvres


Jacques GAMELIN (Carcassonne, 1738 – Carcassonne, 1803), d’après MICHEL-ANGE (Caprese, 1475 – Rome, 1564)
La Sybille de Lybie [étude d’après le plafond de la chapelle Sixtine]
Sanguine et rehauts de craie blanche sur papier préparé, c. 1770-1771
inv. 006.3.1

Pâris BORDON (Trevise, 1500 – Venise, 1571)
Étude d’homme nu [Neptune ?]
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier préparé bleu, après 1530
inv. 005.10.4
Dessin classé « Trésor national »

ANONYME, XVIIIe siècle
Étude pour Hercule vue de face [au verso, Hercule vu de dos]
Sanguine sur papier
inv. 81.3.389

TINTORET (Venise, 1518/19 – Venise, 1594), d’après MICHEL-ANGE (Caprese, 1475 – Rome, 1564) Samson tuant le Philistin [études d’après le groupe commandé à Michel-Ange pour la République de Florence en 1528-1529, et dont seul le modèle avait été exécuté] Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier préparé bleu, après 1530 Musée Paul-Dupuy, 005.10.13

Nicolas CHAPRON (Châteaudun, 1612 – Lyon, 1656), d’après RAPHAËL (Urbino, 1483 – Rome, 1520)
Péché originel
Planche pour la suite de 54 pièces d’après Les Loges du Vatican ou la Bible de Raphaël, Paris, Pierre Mariette, 1649
Eau-forte dur papier
inv. 006.5.1.8

Carlo CESIO (Antrodoco, 1622 – Ricti, 1682), d’après Annibale CARRACCI (Bologne, 1560 – Rome 1609) Hercule et Omphale Planche pour l’ouvrage Argomento della Galeria Farnese dipinta da Annibale Caracci disegnate e intaglia da Carlo Cesio, Rome, François Collignon, 1657 Eau-forte sur papier Musée Paul-Dupuy, inv. 006.5.3.22

Carlo CESIO (Antrodoco, 1622 – Ricti, 1682), d’après Annibale CARRACCI (Bologne, 1560 – Rome 1609) Polyphème et Acis Planche pour l’ouvrage Argomento della Galeria Farnese dipinta da Annibale Caracci disegnate e intaglia da Carlo Cesio, Rome, François Collignon, 1657 Eau-forte sur papier Musée Paul-Dupuy, inv. 006.5.3.25

Pierre-Henri de VALENCIENNES (Toulouse, 1750 – Paris, 1819) A Sceaux. La statue d’Hercule par Pierre Puget Pierre noire, plume et lavis d’encre brune, 1777 Musée Paul-Dupuy, inv. 66.46.47

Philippe GALLE (Haarlem, 1537 – Anvers, 1612) Danubius Eau-forte et burin sur papier, deuxième moitié du XVIe siècle Musée Paul-Dupuy, inv. 2576

Jean-Paul LAURENS (Fourquevaux, 1836 – Paris, 1921) Étude de femme pour le décor du plafond de l’Odéon Plume et lavis d’encre brune sur papier, 1887 Musée Paul-Dupuy, inv. 002.13.1

Katsukawa SHUN’EI (Japon, 1762-1819) Daikoku, dieu de la richesse, en lutteur de sumo Xylogravure polychrome sur papier, tirage du milieu de l’époque d’Edo (1603-1868) Musée Georges-Labit, inv. 70.3.101

Totoya HOKKEI (Japon,1780 – Japon, 1850) Kintarô arbitrant un combat entre un tengu et un coq, de la série Montagne après montagne Xylogravure polychrome sur papier, retirage vers les années 1890 Musée Georges-Labit, inv. 70.3.14