Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h 

Histoire et présentation

L’homme à l’origine du musée : Paul Dupuy


Portrait de Paul Dupuy

Paul Dupuy : un homme du monde

Paul Dupuy est né à Toulouse le 10 janvier 1867. Il appartenait à une famille de grands négociants. Son père avait acquis une importante fortune, comme les Assézat et les Bernuy, dans le commerce d’épices. « Homme de grande intelligence et d’initiative, il avait remarqué le goût des Anglais pour les condiments de saveur piquante, et pour leur en fournir, il préconisa la culture en grand des cornichons de notre Midi qu’il envoyait (…) vers la Grande-Bretagne »1. Son frère, Alfred Dupuy, alla jusqu’à Moscou organiser le marché des confitures de cerise entre autres.

Paul Dupuy reçut une éducation de lettré et d’humaniste. Ancien élève de Sainte-Marie du Caousou et de la rue des Postes, il passa par l’Ecole Centrale d’où il sortit ingénieur civil. Cependant, il laissa la direction et l’activité commerciale à son frère. Il choisit de s’adonner librement à ses passions. Il était collectionneur, bibliophile et amateur d’art avant tout et « obstinément célibataire » selon Joseph R. de Brousse. Certaines archives contredisent, toutefois, ce dernier point. Selon, les écrits de ses ses contemporains, Paul Dupuy était apprécié pour « son érudition, son caractère et [son] charme d’homme du monde ». « Jusqu’aux derniers mois de sa vie, selon Joseph Rozès de Brousse, il avait gardé une jeunesse et une sveltesse étonnantes ».

1er prix de lecture, 1873
1er prix de lecture, 1873
Second prix de cours de Gymnase, 1880
Second prix de cours de Gymnase, 1880

De la Maison du Musée Dupuy au musée Paul-Dupuy

Pour abriter le nombre croissant de ses collections, Paul Dupuy acquiert en 1909 l’ancien hôtel de Besson. C’était une « vieille maison de la Renaissance ». Il entreprend alors de la restaurer. Le bâtiment avait été construit en 1511-1512 pour Pierre Martin, procureur au Parlement et capitoul. Il devient en 1632, la propriété de Pierre Besson, également procureur au Parlement, qui le remania entièrement. Son nom resta attaché à l’hôtel qui, au début du XXe siècle, était très délabré. Paul Dupuy entreprend de lui rendre sa splendeur passée. Il ajoute un troisième étage orné de mirandes typiques du répertoire architectural méridional de l’époque classique. Puis, il élève une tour capitulaire sur la base de l’unique vestige du bâtiment Renaissance d’origine.

Malgré les transformations dont il a fait l’objet, la sobriété de la façade et l’aménagement intérieur de l’hôtel de Besson sont caractéristiques d’une demeure du « quartier des parlementaires ». Quartier où se trouvait le parlement, entre la cathédrale Saint-Etienne et la place du Salin.

En 1908, le percement de la rue Ozenne a permis de désenclaver l’hôtel en ouvrant la rue de la Pleau. Nous n’avons hélas aucune image de l’intérieur de ce musée privé qualifié à l’époque de « Cluny de la ville rose ». Cependant, les courriers conservés témoignent des relations étroites de Paul Dupuy avec les membres des sociétés savantes de la ville, d’autres collectionneurs, des conservateurs de musées.

Le « musée Carnavalet toulousain »

Paul Dupuy était un collectionneur « inlassable [qui trouve] des choses remarquables » et visitant « chaque jour les antiquaires toulousains ». Sa collection était surtout constituée d’objets. Le premier conservateur du musée Robert Mesuret en fait une touchante description.

« tabatières, jumelles, galuchats, bergamotes, assiettes, tasses, pots, verres, lampes, vases et tout ce qui pouvait entrer dans les placards de nos aïeules entre le règne de Louis XVI et celui de Napoléon III. Avec beaucoup d’intelligence et de discernement, Paul Dupuy avait collectionné à contre-mode. La collection comportait aussi (outre des peintures et des sculptures) des céramiques, des meubles, des objets ethnographiques, des textiles ainsi que des dessins et des estampes en majorité d’artistes toulousains. »

Legs à l’état et ouverture du musée municipal en 1949

A la fin de sa vie, le « sort futur de ce Musée si précieux » inquiéta les amis de Paul Dupuy. Il avait pris sa décision.

Paul Dupuy a légué l’ensemble des collections et l’immeuble qui les abritait à l’Etat par testament le 1er juin 1935. Il fut rétrocédé à la ville de Toulouse. Elle accepte le legs lors de la séance de délibération du Conseil Municipal le 6 avril 1948. Devenu musée municipal en 1949, le musée Paul-Dupuy connut ensuite un développement considérable grâce à l’action de son premier conservateur, Robert Mesuret. Enrichi par la distribution thématique des collections municipales en 1954, il devient le musée des Arts décoratifs et des Arts graphiques.

Le musée au XXIe siècle


Le musée actuel réunit un très important ensemble d’œuvres couvrant une période allant du Moyen Age à 1939. La collection d’arts graphiques (dessins, estampes…) est particulièrement riche en œuvres d’artistes toulousains et languedociens. L’ensemble exceptionnel de l’horlogerie, les trésors religieux médiévaux, les ivoires, faïences toulousaines et régionales, mais aussi verreries, le parement d’autel des Cordeliers, meubles, armes, monnaies et médailles composent la collection d’arts décoratifs du Moyen Age à nos jours. De nombreuses surprises aussi différentes que merveilleuses témoignent de la vie quotidienne et artistique du Languedoc.

Enfin, en 1985, la ville de Toulouse a acheté la collection Rouzaud. Les collections de pré-cinéma et cinéma de Paul Dupuy ont pu être ainsi complétées. Deux nouvelles salles leur sont consacrées depuis la réouverture du musée en 2022. Afin de mettre en avant la richesse des collections du musée Paul-Dupuy son nom a évolué. Il devient le musée des Arts Précieux Paul-Dupuy. Il s’accompagne d’une nouvelle identité visuelle ainsi que d’un nouveau logo aux éclats d’or et d’argent.

Musée Paul-Dupuy

La dernière rénovation importante du musée remontait à 1985. Un nouveau chantier a commencé en 2019, permettant d’ouvrir en novembre 2022, un musée s’inscrivant dans le XXIe siècle dans l’ère du numérique.

Ainsi, la nouvelle application mobile, les bornes interactives dans les salles d’exposition enrichissent les parcours de visite. Enfin, la visite virtuelle du sous-sol, présentée à l’accueil, compense l’inaccessibilité du sous-sol aux personnes en situation de handicap.