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Fermeture exceptionnelle du musée des arts précieux Paul-Dupuy du 23 septembre au 13 octobre 2024
Estampes pyrénéennes, XIXe siècle
La collection pyrénéenne du musée Paul-Dupuy, la plus importante de la région Occitanie avec celle du musée pyrénéen de Lourdes, raconte l’histoire graphique de la chaîne pyrénéenne à travers les époques, les écoles artistiques et les techniques
La période des premiers explorateurs est illustrée par quelques précieuses feuilles, telle la série d’eaux-fortes gravée au XVIIIe siècle d’après les dessins originaux de Georges Hoefnagels (1567) et dont Le Mont Saint-Adrien (Pays Basque), est considérée comme la première représentation graphique des Pyrénées, ou encore la carte établie en 1681 par Sanson, Les monts Pyrénées, où sont remarqués les passages de France en Espagne.
Le cœur de la collection est constitué par les albums lithographiques – et les feuilles qui en sont issues -, qui représentent l’âge d’or de l’iconographie pyrénéenne, à partir des années 1820.
La généralisation de la lithographie au cours du XIXe siècle correspond en effet à une évolution sociale et intellectuelle – ouverture, découverte, communication – et les sites pyrénéens se prêtent admirablement à cette forme de représentation – une réserve inépuisable de motifs fortement typés, une petite pointe d’exotisme.
Cette abondante collection débute avec des précurseurs, comme Antoine Melling et son Voyage pittoresque dans les Pyrénées françaises et dans les départements adjacents en 1826, ou encore les Vues des Pyrénées d’Adrien Frossard, pionnier du pyrénéisme, en 1839, et se poursuit avec les grandes productions éditoriales qui vont diffuser l’iconographie pyrénéenne dans toute l’Europe : Les Pyrénées dessinées d’après nature et lithographiées, d’Eugène Ciceri en 1858 ; Plates illustrative of a journal of a tour in France, Switzerland and Italy, de Marianne Colston 1822 ; Scenery of the Pyrenees de William Oliver en 1842 ; le volume consacré aux Pyrénées dans les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France de Taylor et Nodier entre 1820 et 1863, entre autres…
Il faut encore citer les suites de costumes d’Alfred Dartiguenave (Costumes des Pyrénées dessinés d’après nature, 1855), ou Edouard Pingret (Costumes des Pyrénées dessinés d’après nature et lithographiés, 1834), ainsi que des scènes de genre d’après Schlesinger (Seuls au monde), ou Deveria (Grande étude aux deux crayons), et une série sur le thème de l’ours pyrénéen.
La fin du XIXe siècle voit l’arrivée de la photographie, et la collection s’enrichit de tirages originaux signés Emile Belloc, Amédée Trantoul, Georges Ancely ou Farnham Maxwell-Lyte, ainsi que d’un important ensemble de cartes postales, notamment les série Les Pyrénées et Les Pyrénées centrales, des éditions Labouche.
Que l’approche de l’artiste soit esthétique, documentaire ou ethnologique, elle contribue à forger dans l’imaginaire collectif une vision finalement homogène, celle d’un monde « étranger » dans le sens étymologique du terme, dont les paysages, les coutumes et les habitants devaient paraître à coup sûr aussi exotiques aux hommes du XIXe siècle que la lointaine Patagonie à ceux du XXe.
Claire Dalzin, responsable des collections d’arts graphiques