Chœur d’église en paperolles
L’art délicat de la paperolle
Cet objet de dévotion privée date du XVIIIe siècle. Il est fabriqué intégralement en papier, à l’exception des rideaux de textile entrouverts couronnant la partie supérieure.
L’architecture d’un chœur d’église et ses éléments décoratifs sont ici parfaitement imités en trois dimensions.
Rien ne manque : colonnes, pilastres, autel central mais également guirlandes, médaillons, crucifix.
Des papiers dorés ou marbrés gris, roses et noirs reproduisent la richesse de l’architecture baroque.
L’opulence décorative est rendue par l’utilisation de différentes techniques de travail du papier. Des papiers gaufrés créent des angelots voletants ou des médaillons présentant de minuscules scènes figurées en très faible relief.
Les guirlandes de fleurs, les rubans en arabesques et les détails des chapiteaux corinthiens sont réalisés en paperolles.
Ce tableau en relief présenté ici est particulièrement remarquable car il est très bien conservé et d’une taille imposante que l’on ne rencontre que très rarement.
Il est exposé dans le Cabinet de préciosité au sous-sol du musée, dans l’espace « Préciosités sacrées, préciosités profanes ».
La technique des paperolles
Ces paperolles sont des fines bandes de papier que l’on enroule sur elles-mêmes pour former différentes figures. On utilise généralement des papiers argentés ou dorés. Le but était d’imiter les riches décors d’orfèvrerie à bien moindre coût.
Très pratiquée depuis la Renaissance dans les monastères, cette technique atteint son apogée au XVIIIe siècle avec la confection de petits tableaux religieux, souvent des reliquaires.
Ce petit reliquaire de voyage en carton recouvert de soie révèle un délicat travail de paperolles.
Sa pratique sort alors également du cadre des ateliers monastiques pour gagner les intérieurs civils.
Aujourd’hui, cet art se pratique encore. Des ateliers sont organisés régulièrement au musée.