Pendules à l’heure du Soleil levant

Pendulette dite Inro-dokei et Pendule dite Wadokei

Pendulette et son étui dite inro-dokei, Japon, XVIIIe siècle – XIXe siècle, Inv. 016.1.1. Don Prin, 2016


Les premières horloges furent introduites en Extrême-Asie au XVIe siècle par les missionnaires européens. Il s’agissait d’horloges lanternes à foliot. Le pendule n’a été introduit dans les mouvements d’horlogerie qu’à la fin du XVIIe siècle.

Fermeture du pays

Des centres horlogers se créèrent alors à Tokyo, Nagoya, Kyoto, Osaka et Nagasaki. Á partir de 1635, les shoguns Tokugawa promulguèrent des lois isolationnistes qui privèrent presqu’entièrement l’empire japonais de contact avec l’Occident. Cet isolement stoppa la circulation des innovations technologiques.
Les horloges lanternes à foliot, totalement abandonnées en Europe dès la fin du XVIIe siècle, restèrent donc d’un usage courant au Japon jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. Le Japon
conserva ainsi, jusqu’à la restauration Meiji (1863), des savoirs horlogers dérivés des connaissances techniques de l’Europe médiévale ou renaissante. Ainsi, les horlogers japonais développèrent leurs propres modèles d’horloges adaptés à un système horaire semblable, lui aussi, à celui qui était en vigueur en Occident avant le XIXe siècle.

À l’heure japonaise

Avant l’adoption du système horaire occidental en 1872, le jour japonais allait d’un crépuscule au suivant et était divisé en six heures de nuit (du crépuscule à l’aube) et six heures de jour (de l’aube au crépuscule) dont la durée variait en fonction des saisons. Un signe du zodiaque était associé à chaque heure : le coq au crépuscule, le rat à minuit, le lièvre à l’aube, le cheval à midi, etc.

Différents types d’horloges

Le Japon a produit plusieurs types d’horloges (wadokei, en japonais) : des horloges-lanterne
à poids dérivées des modèles européens importés au XVIe siècle, des horloges de table à ressort,
des horloges verticales (dites horloges pilier ou horloges-colonne) avec un système de lecture de l’heure à cartouches mobiles, des pendulettes dites Inro-dokei installées dans des boîtes inrô
destinées à être accrochées à la ceinture du kimono, etc

Ces deux pendules sont visibles au premier étage du musée, dans la salle consacrée à l’horlogerie du XIXe siècle. Elles proviennent de la donation Georges Prin.

Horloge japonaise à double foliot dite Wadokei, Japon, XVIIIe siècle – 1e moitié du XIXe siècle, Inv. 016.1.2. Don Prin, 2016