Atelier « Pause couleurs » // Porte Margalide
Modifié le :
Avec la Ligue contre le cancer 31
« Depuis de nombreuses années nous sommes accueilli-e-s aux musées George-Labit et Paul-Dupuy par Marielle NICEPHOR, avec qui nous élaborons des parcours de médiations culturelles en résonance avec le vécu des participants de notre atelier Pause couleurs : atelier d’écritures et d’expressions artistiques. Ces chemins croisés, les récits de Marielle sont autant d’inspirations, de projections, de temps d’élaborations pour nos participants. Ainsi ces temps donnent lieu à des créations poétiques et plastiques qui permettent aux patients de ne pas s’enferrer dans le statut de patient et tisser un ancrage poétique garant de la subjectivité de chacun-e-s !
Cette année nous avons découvert à l’occasion de la réouverture du musée des Arts précieux Paul-Dupuy la porte Mucha, les coffrets et clés, les accessoires du bal ainsi que l’univers de Maxime Leroy l’artisan plumassier dont les créations font l’objet d’une exposition intitulée « Haute-Voltige » jusqu’au 12 novembre. En ce mois de décembre, nous vous invitons à un temps de lectures et à une présentation de nos créations. »
Céline BENSOUSSAN et Marie VIOLET Animatrices ateliers Pause couleurs (Printemps 2023)
L’Entre-deux
Ouvrir
la dernière
porte…
L’oiseau de nuit m’a guidée
vers la porte,
un univers obscur s’est ouvert
devant moi,
j’avance à tâtons et mon cœur
seul résonne,
en ce lieu silencieux où s’éteint
toute voix
Mes yeux dans la pénombre cherchent
un point de repère,
une fleur suspendue aux poutres
du plafond,
un éclat de couleur, un rayon
de lumière,
une flamme échappée du feu
de la passion.
Mon bel oiseau de nuit seul ton
regard existe
dans cette pièce sombre où s’éteint
l’avenir,
deux agates dorées ou bien deux
améthystes
qui percent la noirceur de cette
étrange nuit.
Dis-moi oiseau furtif toi la
chouette maudite
qu’on clouait autrefois aux portes
des maisons
existe-t-il ce lieu, cet havre,
ce doux gîte,
où l’on s’apaise enfin au bout
de nos saisons ?
Toi qui as tant souffert de
croyances obscures,
toi que l’homme a chassée, blessée,
clouée, trahie,
est-ce en ce morne lieu que l’on
trouve refuge
chapelle de silence, de ténèbres
et d’oubli ?
Où est le beau jardin, où sont
les hirondelles
où est donc l’anémone, étoile
de sous-bois
qu’on accueillait au printemps,
délicate légère,
où est le jardinier et son alliance
au doigt ?
Chouette mon amie, je suis au
crépuscule
comme une enfant rêveuse, je veux croire
à l’Éden,
je devine des mots quand tu chuintes
et hulules,
ce que disent ces mots je ne le
comprends points
De ton chant si plaintif j’attends
un témoignage,
toi qui accompagnas en ce lieu
tant d’amis,
dis-moi que trouve-t-on au bout de ce voyage
et quelle vérité que tu n’oses
me dire ?
Je ne possède en rien un art
divinatoire,
mes yeux ne percent point les
secrets de la Vie,
je ne suis qu’une chouette glissant
au vent du soir,
mon chant n’est que désir crié
vers l’Infini.
Mais je connais la nuit et ses
recoins austères,
une autre porte est là cachée
dans l’Entre-deux,
il te faut la pousser, doucement
et peut-être
des larmes de tendresse monteront
à tes yeux.
Françoise
26 Février 2023
21 Mai 2023