Militaria
Sabres, hallebardes, arbalètes, rapières…
Le musée Paul-Dupuy conserve près de 700 objets qui sont classés sous la catégorie « Militaria ». Cet ensemble est constitué d’armes à feu, d’armes de poing, d’armes défensives et offensives mais aussi des uniformes et des médailles militaires. En outre le musée possède une collection de fusils réglementaires de l’armée française allant de la fin du XVIIIe siècle à l’époque contemporaine. Vous trouverez ci-dessous une petite sélection de ce fonds militaria. Certaines sont exposées depuis la réouverture du musée en 2022 dans la salle du sous-sol « Préciosité profane / Préciosité sacrée ». Les autres sont conservées dans les réserves.
Les armes historiques
Le sabre d’honneur du général Bonaparte
par le fourbisseur Deheque, à Lingenthal, bronze, acier doré, damasquiné, 1793, inv. 12173. Cliché F. Pons
Origine du sabre d’honneur
En supprimant les Ordres de la monarchie au nom de l’égalité entre tous les citoyens, la Révolution avait temporairement abandonné le principe des décorations. Le Directoire mit en place un nouveau type de distinction, les armes d’honneur. Le général Bonaparte, conscient de leur rôle, en fit un large usage. En 1797, lors de la Campagne d’Italie, il distribua ainsi une centaine de sabres fabriqués directement sur place. Un peu plus tard, sous le Consulat, le dispositif fut codifié, réservant le sabre aux actes les plus remarquables. Cette récompense fut remplacée en 1802 par la légion d’honneur.
Le sabre d’honneur du général Verdier
Daté de 1796, le sabre légué par le général Verdier à sa ville natale est l’un des premiers exemples de ces armes d’honneur. Son origine est prestigieuse puisqu’il fut décerné par le Directoire au général Bonaparte après la Bataille d’Arcole. En 1798, au départ de la campagne d’Egypte, Napoléon Bonaparte le donna « comme marque d’estime et d’amitié » au général Kléber qui, à son tour, l’offrit au général Verdier en récompense de sa conduite au mont Tabor et au combat du Bogaz de Damiette (1799).
Des modèles règlementaires
Les armes d’honneur reprennent des modèles règlementaires mais leur facture est plus soignée. L’iconographie est pour l’essentiel militaire : trophées d’armes incrustés d’or sur la lame damasquinée, casque à tête de lion sur le pommeau, tête de bélier sur la garde… Les décors du fourreau se réfèrent plus précisément à la bataille d’Italie, avec l’initiale de Bonaparte sur un bouclier, l’inscription « Bataille d’Arcole » portée sur un drapeau ou encore le cours du Pô figuré sur une carte géographique. (MP Chaumet-Sarkissian)
L’épée du général Ramel
« Je désire offrir à la ville de Toulouse l’épée que le général Ramel tenait lorsque blessé, il tenta de fuir ses assassins qui le poursuivaient ». Le baron de Cassagne, personnalité parisienne, a fait don de ce souvenir historique au musée Paul Dupuy sous « condition d’exposition permanente ».
Cette épée, exposée au musée Paul Dupuy, figura aux honneurs funèbres du général Ramel puis fut remise, à titre de souvenir, au général baron de Cassagne. La poignée est en bronze doré, ornée de motifs de palmettes et de fleurs de lys. Sur la plaque de protection un lion tient un écu fleurdelisé. Une décoration en nacre est cassée, l’autre a disparu durant l’affrontement. Une partie de la lame en acier bleui a été décorée de motifs dorés. L’épée est longue de 97, 5 cm.
Galerie
Arbalète, bois, fer et ivoire, 4e quart du XVIe (16e) siècle, Allemagne (?). Inv. 18200. Cliché avant restauration par R. Carreras, 2016
Hallebarde, Italie, XVIe (16e) siècle. Provient de l’Arsenal du Capitole. Inv. 18502. Cliché avant restauration par M.P. Chaumet-Sarkissian
Rapière, acier, XVIIe (17e) siècle, France ou Italie, inv. 12241. Cliché M.-P. Chaumet.
Épée des lauréats de l’Ecole d’équitation offerte par les Capitouls. Garde en argent ciselé et lame en acier. réalisée par » Meinvieille, Md fourbisseur rue de la Balance à Toulouse « , vers 1750. Inv. 8388. Cliché Nitard
Armet, fer damasquiné, doré, France, XVIe (16e) siècle. Inv.18202. Cliché avant restauration par M.-P. Chaumet-Sarkissian.
Morion, acier damasquiné, XVIe (16e) siècle. Inv. 17778. Cliché M.-P. Chaumet-Sarkissian.
Avec sa haute crête et avec ses bords relevés en pointe, le morion est communément associé à l’image du conquistador ou même, plus proche de nous, à celle du garde suisse. En réalité, ce casque emblématique de la Renaissance avait été adopté par toutes les armées européennes au seizième siècle.
Morion, acier damasquiné, XVIe (16e) siècle, France, inv. 17777. Cliché M.-P. Chaumet-Sarkissian
Ici, le morion porte un riche décor gravé composé d’un enroulement de rubans entre lesquels s’insèrent quelques figures grotesques.
Armet, casque savoyard, fer, XVIIe (17e) siècle. Inv. SR12035. Cliché avant restauration M.-P. Chaumet-Sarkissian .
Armet, casque savoyard, fer, XVIIe (17e) siècle. Inv. SR12048. Cliché avant restauration M.-P. Chaumet-Sarkissian
Casque de la garde impériale d’Autriche, 2e moitié du XIXe (19e) siècle, inv. 8496. Cliché avant restauration M.-P. Chaumet-Sarkissian
Poire à poudre ou pulvérin, os sculpté de scènes bibliques, Allemagne, fin XVIe (16e)-début XVIIe (17e) siècle. Legs Paul Dupuy, inv. 8335. Cliché M.-P. Chaumet-Sarkissian
Poire à poudre ou pulvérin, nom à la fois de la poudre et du contenant. Cuivre, Angleterre, XIXe (19e) siècle. Inv. 8514. Cliché documentaire S. Nicolo.
Poire à poudre ou pulvérin, cuivre, Paris, XIXe (19e) siècle. Scène de chasse au sanglier inv. 8510. Cliché S. Nicolo.
Fusil Lebel d’infanterie, 4e quart du XIXe (19e) siècle, Manufacture d’armes de Tulle, inv. 79.3.3. Don de l’arsenal de Toulouse.
Le fusil Modèle 1886, ou fusil LEBEL (du nom du colonel Lebel, président de la commission d’armement) a été adopté par l’armée française à partir de mai 1887.
Il s’agit du premier fusil d’infanterie français à répétition. Il peut contenir 10 cartouches, dont 8 dans un chargeur tubulaire placé dans le fût.
Il innove également en utilisant des cartouches à poudre sans fumée, à base de nitrocellulose (la poudre «B», pour Boulanger) ainsi que des balles chemisées en maillechort. La portée, la vitesse et la précision sont ainsi améliorées.
Autre innovation, il est équipé d’une baïonnette à lame recourbée, de genre yatagan.
Plus de trois millions de fusils sortiront des manufactures nationales et le fusil Lebel sera l’arme symbolique des poilus de la Grande Guerre. Au battant de la grenadière sont attachées 7 petits rubans plombés : des récompenses à des concours de tirs.
Tromblon, cuivre, fer et bois, Saint-Etienne, XVIIIe (18e) siècle. Provient de l’arsenal de Toulouse. Inv. 12350. Cliché R. Carreras.
Révolver à broche calibre 9 mm, crosse en ivoire, acier gravé et or. Poinçon de Saint-Etienne. XIXe (19e) siècle. Inv. 12469. Cliché R. Carreras.
Pistolet à silex éprouvette à poudre, France, XVIIIe (18e) siècle, inv. 84.8.1. Cliché R. Carreras.
Ce système de pistolet permet de tester la poudre pour les armes à feu et la roue graduée indique la force dégagée.
Pistolet d’officier de marine, bois, acier et bronze, XVIIe (18e) siècle. Inv. 84_8_3. Cliché M.-P. Chaumet-Sarkissian.