Des « chinoiseries » dans l’assiette
Un style à la mode au XVIIIe siècle
La chinoiserie est un modèle artistique européen, d’influence chinoise. Il est caractérisé par l’utilisation du langage figuré et fantaisiste de la Chine imaginaire. Les chinoiseries se sont répandues dans l’art européen dans la seconde partie du XVIIe siècle. Leur popularité a connu son apogée autour du milieu du XVIIIe siècle.
C’est un des éléments essentiels du rococo : mot de l’argot des ateliers, étendu à une valeur de style, appelé aussi style rocaille (A. Chastel).
C’est sous le règne de Louis XV que ce style est en vogue en France.
Dans les exemples présentés ici, c’est par le motif, un personnage chinois, ornant les assiettes et tasses en faïence qu’elles s’inscrivent dans le style rococo.
Technique des décors peints sur faïence
Ces différentes pièces sont en faïence avec un décor polychrome (ou en camaïeu) de petit feu.
Les décors peints peuvent être de deux types :
- les décors de grand feu
- les décors de petit feu
Dans le second cas, les couleurs sont posées sous forme d’émaux sur un émail cuit au préalable, avant d’être fixées dans une troisième cuisson, dite de petit feu. La couleur adhère à la surface de l’émail grâce au composant vitrifiable des émaux.
Une polychromie nuancée, comprenant notamment les tons pourpres, ne s’obtient qu’en petit feu.
La cuisson de petit feu est la dernière (troisième) étape dans la cuisson de la vaisselle en faïence peinte ou en porcelaine. Durant cette phase, les peintures particulièrement sensibles à la température (surtout les rouges) et à la réduction atmosphérique sont cuites. Ce processus se déroule normalement dans un four à moufle spécial (d’où le nom de feu de moufle), dans lequel les flammes entourent une chambre de cuisson fermée et n’ont pas directement accès au matériau de cuisson. La température de cuisson n’est généralement que d’environ 650-850 °C. (Blondel, 2014)