À l’inverse des animaux devenus iconiques grâce au succès d’une affiche publicitaire, d’autres sont utilisés par les affichistes en raison de leur forte portée symbolique. Ambassadeurs graphiques de lieux, d’événements, de valeurs communes, compréhensibles d’emblée par le public, leur image permet une association immédiate avec le produit.

L’éléphant, poids lourd de la pub !

Le génial Leonetto Cappiello savait-il que la présence d’éléphants d’Afrique est attestée par les archéologues dans l’Egypte pharaonique ? Ou bien a-t-il seulement cherché l’animal le plus exotique et spectaculaire aux yeux du public de 1912. Son éléphant hilare devient en tout cas l’ambassadeur en France du papier à cigarette Nil, produit par l’entreprise Job à destination du marché égyptien dès 1873.

Les animaux emblématiques

L’utilisation de l’animal emblématique d’un pays ou d’une région permet d’y associer immédiatement le produit vanté. Ainsi, le chien Saint-Bernard représente-t-il le produit phare de son pays, le chocolat, tandis que l’isard pyrénéen identifie une destination touristique. L’ours des Pyrénées, quant à lui, illustre une association improbable : le camembert et les Pyrénées ariégeoises. Cette affiche nous rappelle que le village d’Oust, en Couserans, abrita, entre 1893 et les années 1960, non pas une, mais deux fabriques de camembert concurrentes !

L’animal comme allégorie

L’allégorie animale peut aussi être une illustration littérale du sujet, ce qui n’exclut pas la poésie, l’humour ou l’art de la métaphore. Témoins ce combat de l’homme contre le cancer – incarné par un nid de serpents – sublimé par l’onirisme du peintre Marc Saint-Saëns ; cette « Vache enragée » imaginée par Toulouse-Lautrec pour illustrer le carnaval des artistes montmartrois, en réaction à l’opulente parade du Bœuf Gras ; ou encore ce hiératique lion, caractéristique de l’art de l’entre-deux guerres, annonçant la foire de…Lyon !